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Sans montre

Finalement cela a été facile de ne plus mettre de montre, cela fait des années… bon c’est vrai je n’ai pas grand mérite, il y a l’heure partout ou presque. Il n’empêche de ne pas  mettre de montre c’est tout un symbole.

Cela autorise une douce nonchalance, et encourage un certain lâcher prise, de temps en temps. Il y a des moments où l’heure c’est l’heure mais tout le reste du temps, on devine l’heure qu’il est , on n’est pas à 5 min près, jusqu’à oublier aussi l’heure qu’il est, le temps qui passe. Ou alors il s’agit de demander l’heure a quelqu’un qui l’a, de créer le contact.

Ne pas regarder le temps passer, c’est une façon de vivre pleinement ce temps qui passe… de croiser le regard des autres, d’observer la nature, les lieux et les gens, et qui sait ? trouver l’inspiration, l’air de rien…

Nous les curieux : libérons-nous de la  montre, cela nous ouvre à d’autres perceptions !

Sans pantalon

De ce côté là c’est plus délicat… Je me suis longtemps dit que mettre une robe, ou une jupe c’était d’abord montrer mes jambes. Et comme je n’ai pas de belles jambes, c’était une quasi-injure faite aux autres que de les rendre visibles.

Comble du comble, lors du mariage d’un ami, il y a eu avant la pièce montée une série de jeux, dont une séance de déguisements des hommes en femmes, donc en jupe… soit disant pour rire !

Rire à pleine gorge mais un peu jaune pour nous les femmes … car  j’ai pu constater (et je n’étais pas la seule !) que les hommes portent merveilleusement bien la jupe, mon mari en tout premier lieu ! Des jambes harmonieuses, une ligne fine, des mollets fins, des cuisses fines, bref que de finesse, j’étais toute éberluée. Bien sûr il faut un peu d’imagination pour les imaginer sans poils (ou alors de loin, cela devrait faire illusion) et même si je ne suis pas fan de la jupe par ailleurs pour ces messieurs, force était de constater que leurs jambes allaient bien avec la jupe (oops, oui, “le déguisement”!).

Je vous épargne les magazines ou défilés de mode, les catalogues la redoute, les jugements entre filles (sur les autres)… qui ne renforcent pas notre envie de féminiser la tenue ( pourquoi se ridiculiser, n’est-ce pas ?). Petite maline que je suis, j’ai commencé et continue encore à tenter l’expérience avec des jupes et des robes…. longues. C’est mieux, mais ce n’est pas encore tout à fait ça. Alors j’ai tenté les robes et jupes, l’été, à la maison, jusqu’aux genoux, bon d’accord juste en dessous des genoux: maline mais têtue aussi. Finalement je dois vous avouer qu’au fil de jours, il s’est passé ce que je peux appeler une ouverture.

N’ayez pas d’esprits mal placés… je dis ouverture pour imager mon nouvel état d’esprit (rires!)  : A la fois besoin et envie de légèreté, et d’assumer ma féminité.  J’évoque exprès l’hypothèse d’esprits mal placés car en parallèle de cette démarche personnelle et concrète au quotidien d’opter pour la jupe et la robe, je me suis trouvée dans des conférences, discussions ou livres qui évoquaient les blocages au féminin.

Parmi ces blocages, il y a toutes ces mémoires dans nos ADN de femmes : mémoires de viol, de manipulations sexuelles, d’exclusions familiales, de jugements liés à la prostitution (pour rester polie), de diktacts religieux… Que sais-je encore. Toutes ces mémoires dont le film se joue encore tous les jours, ici, aujourd’hui. Quelle femme n’a pas eu peur de cette petite voix en elle qui parfois lui susurre que si elle se met en jupe, elle va attirer, provoquer le sexe opposé.

Dans le même temps, le courant féministe a oeuvré avec passion pour ne plus associer la féminité à une simple jupe, pour libérer la femme de ses rôles préfabriqués, des idées reçues, des carcans. Il y avait tellement besoin d’égaliser les droits, et de sécuriser la femme.

D’un point de vue pratique, le pantalon est aussi une telle évidence ! et judicieusement choisi, terriblement féminin bien sûr.

Entre ces mémoires qui nous assaillent consciemment ou pas, et cette raison qui nous pousse aujourd’hui à lisser les différences entre les hommes et les femmes, j’aime tenter une 3ème voie. Entre la voie de la raison, et la voie de la passion : La voie du coeur probablement.

robe féminine

Cette voie qui permet à une femme de sentir intimement femme, de s’aimer comme femme, d’être fière et désireuse d’être femme, d’être actrice de sa féminité.  J’ai ressenti en choisissant des jupes, des robes, que je vivais une émotion intime et subtile. Cette émotion c’est la conscience d’être une femme, une unité entre nos forces,nos faiblesses, notre passé, notre futur. Au diable, les jugements sur mes jambes: elles sont ainsi aujourd’hui, elles sont moi. En prenant soin de m’habiller à mon goût, de mettre de jolis sous-vêtements, je prends soin de moi, je le fais pour moi, parce que j’ai remarqué, fait l’expérience que si je me sens bien, j’attire plus de bons moments dans ma vie. Je souris donc la vie me sourie. C’est juste ça.

La féminité c’est pour moi, mais aussi depuis la nuit des temps, une posture tout en finesse entre l’accueil bienveillant, l’écoute, l’intuition et le désir d’accomplir une vie riche de sens, de profondeur, d’utilité. C’est tout cela qui rend belle, la beauté naît de cette unité. La jupe et la robe, sont parmi les atouts possibles pour créer du lien entre toutes nos facettes de femme. A chacune de faire ou refaire l’expérience, de persévérer dans le temps, de faire bouger les choses, de les révéler.

Qui va tenter la robe ou jupe tous les jours (ou presque ) ?

Si vous avez envie de partager une anecdote sur vos façons à vous d’assumer votre féminité, ce serait un plaisir de lire vos commentaires…

Belle journée à vous !

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