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Cachez ce doute que je ne saurais voir…

Parfois tout semble clair dans notre esprit, une évidence, comme après avoir discuté avec une personne, lu un livre, ou après une bonne nuit de sommeil.Et puis le ciel bleu s’assombrit, la certitude s’étiole, au fil d’une émission de radio, d’un mot du mari, d’une cliente… du temps. Est-ce que nous aurions sans le savoir des ancêtres girouettes ?

Ce cerveau, par ailleurs plutôt utile, sait aussi nous emberlificoter l’existence en nous amenant sur des fausses pistes, nous qui sommes si déterminées à trouver notre chemin. Pour les petites décisions, comme pour les grandes, comment choisir parmi nos pensées celle qui serait  la bonne à suivre…. Celle qui a envie de tenter une aventure risquée, celle qui s’entête sur une voie sans issue (selon les autres, mais ont-ils forcément raison ?), celle qui se résigne en prétextant  préserver l’existant, la famille, celle qui veut rompre les atavismes ou celle qui veut réellement donner un sens à sa vie, en douceur ( mais est-ce possible ?)

Quand on doute, est-ce l’enfant insouciant qui parle en nous, l’adulte aigri, la peur, ou une intuition profonde ?

Le doute aime les femmes ?

Il paraît que c’est très féminin de se poser toutes ces questions, de remettre en question tout, tout le temps. L’homme est plus direct dans ses réponses, il a confiance ou pas, il aime ou pas, il fait ou pas, il choisit vite (et bien en plus !). De mon côté je vais arriver parfois aux mêmes conclusions mais en étant passée par diverses réflexions : une mauvaise première impression sur un produit par exemple que je pense corriger en lui donnant une seconde chance, en réfléchissant à  une meilleure façon de l’utiliser ou en essayant sur une utilisation à plus long terme avant de juger. Je vais aussi discuter de ce produit avec une personne enthousiaste, qui va m’éclairer d’une autre façon et finalement quand même déçue au terme de l’expérience parce que cela ne marche pas sur moi, je dois laisser tomber comme le disait depuis le début mon cher et tendre mari…

Pourquoi ces doutes ?

C’est aussi une question d’équilibre entre le féminin et le masculin en soi, mais dans ce billet, je vais plutôt parler de cerveau gauche et droit. De façon plus ou moins prononcée chez chacun, il s’agit le plus souvent d’un cerveau gauche surmusclé, qui a bien appris ses leçons depuis l’enfance, qui a été éduqué à suivre et faire confiance aux autorités extérieures ; autrement dit aussi, un “surmoi” tenace (en savoir plus ici sur le surmoi) qui juge sévèrement toute tentative de rêve ou d’expression de soi, qui préfère plus que tout nous voir râler, pester sur notre quotidien. Il nous met une pression magistrale avec ce qui est bien ou mal,ce qui se fait, ce qui ne fait pas, pour ne pas nous laisser le loisir de réaliser qu’il n’est qu’un écran de fumée. Un écran de peurs qui peut s’évanouir dès que nous osons passer à l’action, ou réaliser ses envies profondes.

Exemple
Si nous hésitons à vendre notre maison, nous réfléchissons aux avantages, aux inconvénients, parfois on se sent prêt, d’autres fois cela nous semble trop compliqué. Et bien en passant à l’action : mettre sa maison à vendre sur un site bien connu ou dans une agence et là les choses vont bouger. Soit nous sommes mal à l’aise de voir des gens visiter, critiquer notre maison, cela nous pèse de les reçevoir, on en cauchemarde la nuit… Soit nous sommes remplis d’espoir, si ces personnes achètent la maison, nous nous imaginons dans notre prochaine maison, nous parlons comme si elle était déjà vendue,  nous sommes guillerets rien qu’à cette idée ! Nous aurons notre réponse, oui je vends, non je ne vends plus.

cerveau gauche et droit

Chassez ce doute…

Conseil :
Si vous vous posez une question, laissez la vie vous répondre, mais posez concrètement la question, pas juste dans votre tête, posez un acte concret et la réponse c’est ce que vous ressentez… de la joie ou pas ? Personne n’a la réponse pour vous y compris tous ceux qui vous veulent du bien . Vous pensez ? donc ressentez ! pour ne plus (autant) douter.

C’est un petit entraînement, que celui de prêter attention à sa première impression, basée en plus sur un préalable : avoir confiance en votre bonne étoile, en la vie, pour que tout ce que vous vivez ait une raison d’être, même les choses les plus désagréables.

Notre boussole sera toujours ce que nous dit notre intuition à travers nos sensations corporelles, le plaisir des sens, la joie. Quant aux pensées (le mental, la raison) elles sont là pour mettre en place une stratégie de réalisation de nos intuitions dans notre quotidien.

OUI ! La raison est précieuse

mais quand elle est au service de nos intuitions, c’est la clef d’un lâcher prise durable. Le mental structure ce que à quoi nous aspirons, il met des mots, hiérarchise les priorités, pour exécuter au mieux  nos attentes.

Vous aspirez à une vie de famille harmonieuse, tout en ayant une vie professionnelle ? le mental doit juste vous aider à poser le cadre et les modalités pour que cela se fasse, et non pas être celui qui dit ” tu ne peux pas être partout, choisis, prend un congé, pour te consacrer à ta famille, tu n’y arriveras pas et blabla bla…”

Si nous doutons, c’est juste le mental qui pédale dans la semoule, qui nage dans le vide de nos peurs, dans les traditions, les habitudes aussi (une voiture sans pilote en somme). C’est sain parce que cela montre que nous cherchons à décider de notre vie par nous-même, à ne pas faire d’erreur, mais cela peut durer longtemps et nous épuiser, jusqu’à ce qu’un évènement extérieur  décide pour nous, avec l’impression finale désagréable de ne pas avoir choisi cette fois encore.

Cultivons notre jardin intérieur

Alors justement, nous irions au bout de nos projets avec plus de douceur et de plaisir si nous écoutions notre ressenti en premier, c’est lui le pilote, le vrai chef d’orchestre.
Là le mental serait ensuite utilisé pour ce qu’il sait faire :  servir  à réaliser ce qui est bon pour nous,  l’évidence serait comment dire, plus évidente…

Le corps parle (mais ce n’est pas exactement du français), le mental répond et agit. Ne pas écouter nos sensations corporelles (en lien avec nos intuitions) nous donne cette impression de doute permanent.

Pour apprendre à mieux sentir ce corps qui s’exprime, nous pouvons méditer, danser, chanter, écrire, lire, peindre, sculpter, regarder un film, courir, faire un bain, un massage, se balader en plein nature, un soin du corps, des thérapies (comme la sophrologie, l’EFT…), apprendre, rire… Le champ des possibles est vaste, du moment que nous prenons chaque jour un peu de temps pour nous, pour nous poser, regarder, accueillir, écouter, en silence, ce qui se passe en nous. Cela devient de plus en plus clair en pratiquant, en musclant cette fois notre cerveau DROIT, là où nos émotions, nos envies, sont créatives… là où nos talents,  n’attendent que nous pour s’exprimer…

Vous me direz que c’est facile à dire tout cela, je sais… mais ça fait toujours du bien de se rappeler le mode d’emploi, car on l’oublie vite, non ?

bathroom

Crédits photos :  mercedes, kordonline.com